Le cancer de l’œsophage est de pronostic défavorable. La radiothérapie et la chimiothérapie concomitante font partie intégrante de la stratégie thérapeutique à visée curative. L’objectif de notre étude était d’évaluer la pratique de notre service pour la radiothérapie du cancer de l’œsophage.

Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de 51 patients, réalisée dans le service de radiothérapie du CHU Hassan-II de Fès entre janvier 2012 à décembre 2017.

L’âge moyen de nos patients lors du diagnostic était de 61 ans avec des extrêmes entre 25 ans et 91 ans ; le sex ratio était de 1,32 (prédominance masculine), les circonstances de découverte ont été par ordre de fréquence : la dysphagie chez 98 % des cas, les hématémèses chez 16 %, les vomissements dans 10 % et les douleurs dans 5 %. Le type histologique prédominant dans notre série était le carcinome épidermoïde (57 %) puis l’adénocarcinome (43 %). Quarante-sept pour cent des tumeurs étaient situées au niveau du tiers inférieurde l’œsophage, 27 % au niveau du tiers supérieur et 26 % au niveau du tiers moyen. Tous les patients ont bénéficié d’une scanographie thoraco-abdominopelvienne dans le cadre du bilan d’extension. Aucun patient n’a été opéré. Quatre-vingt-dix pour cent des cas ont bénéficié dune chimioradiothérapie, contre 10 % une radiothérapie exclusive. Tous les patients ont reçu une dose totale de 50,4Gy en 28 fractions de 1,8Gy sur un étalement moyen de 45jours ; aucun patient n’a bénéficié d’une irradiation ganglionnaire prophylactique. Après un recul moyen de 26 mois, 29,4 % des patients étaient en vie en situation de rémission complète, 21 % des patients de stabilité, 15 % de progression, 19 % sont décédés et 13 % ont été perdus de vue.

Les cancers de l’œsophage relèvent d’une prise en charge multidisciplinaire. La chimioradiothérapie a une place importante pour les lésions non résécables et/ou les patients inopérables et est considérée comme une alternative thérapeutique dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage.